2023, la trentaine et moi

Cinq ans et quelques mois que je ne suis pas venue ici… Cinq années…
C’est tellement long et pourtant… Ce blog a été beaucoup plus visité depuis mon absence que lorsque j’étais perpétuellement active dessus, comme quoi. Les choses ont parfois besoin d’être mises de côté pour servir réellement aux autres.
Aux autres, mais quels autres ? Et bien « les autres » c’est vous. Alors, à vous, les lecteurs discrets qui passez juste faire un tour pour lire mon article « J’ai testé … les piercings » ou ceux, plus « ouverts », qui avez pris quelques minutes pour me faire part de vos maux et vos envies de changement vis à vis du harcèlement, je tenais à vous remercier.
Un merci pour avoir permis à ce blog de vivre cinq ans, car votre présence a compensé mon absence de la meilleure façon possible.
Merci.

Cet aparté terminé, il est temps pour moi de reprendre un peu du service. N’allez pas croire que je n’ai pas eu envie de revenir ici plus tôt, ni que je n’ai rien fait pendant mon absence. J’ai commencé des dizaines d’articles, restés bloqués à l’état de brouillon des mois durant avant d’être modifiés, programmés, supprimés, enregistrés… mais jamais publiés au final.
Bref, vous l’aurez compris j’essaie de me dédouaner un peu de mon absence. La vérité c’est que pendant les cinq années qui se sont écoulées, j’ai l’impression d’avoir vécu dans un train à grande vitesse sans destination ni arrêt. J’ai regardé ma vie passer. Je dis bien « regarder » parce que je n’ai pas eu l’impression d’être la conductrice de la locomotive, tout au plus une simple voyageuse. Enfin… « regarder » est un bien grand mot parce qu’en y réfléchissant bien je peux dire que, finalement, ces cinq années je ne les ai pas vues passer.

Lorsque je vous ai quittés, j’avais 25 ans, je vous retrouve j’en ai 30 bien tassés (génération 93 bébé !). De ma vie à cette époque il ne reste plus grand chose, si ce n’est presque plus rien.
Du changement, il y en a donc eu. Pas mal. Promis, je vous raconterai tout (ou presque) mais pour vous donner une idée sans vouloir trop vous spoiler : mes quatre fantastiques ne sont plus que deux, mes escapades parisiennes sont devenues mosellanes, mes conférences, suivis et consultations diététiques se sont transformés en préparation de cours et corrections de copies, j’ai dit adieu à mes patients et bonjour chers élèves.

Pour résumer : terminées les aventures de la diététicienne parisienne, bienvenue dans la nouvelle vie d’une prof’ en Moselle.

Mais ce n’est pas vraiment le sujet du jour, j’y reviendrai plus en détails ultérieurement, depuis le temps que je vous dois un article sur ma reconversion… vous en aurez au moins deux !
Ce qui m’amène ici aujourd’hui c’est qu’il y a quelques semaines, sur Instagram, j’ai reçu le message d’un lecteur qui me demandait, après avoir lu l’article 2018, si j’avais trouvé les réponses à mes questions. (Julien, si tu passes par là, cet article est pour toi.)
Pour être honnête, je n’y avais jamais vraiment repensé, enfin si, mais pas dans le but d’en faire un article ici… et puis, finalement, progressivement, presque insidieusement, je dirais que l’idée a germé.
Evidemment, j’aimerais vous dire que tout va bien, que ces questions existentielles ont cessé de tourmenter mon esprit, qu’à présent je me sens enfin libre et libérée de mes doutes.
Malheureusement, il n’en est rien. A 25 ans, je me posais des questions auxquelles je pensais trouver des réponses à 30 ans. Aujourd’hui, à 30 ans, je me rends compte qu’en réalité, il n’y aura sûrement jamais de réponse et probablement toujours plus de questions.


Je vais tout de même essayer de formuler, objectivement, une ébauche de réponse.
La plus simple est sans équivoque « est-ce que j’ai fait une connerie ?« . Là-dessus, je n’ai aucun doute : Non, je n’ai pas fait de connerie. Je ne regrette absolument pas d’être partie de chez moi, d’avoir osé changer de métier et de vie, d’avoir essayé autre chose, de m’être formée,… Je n’ai d’ailleurs pas hésité trop longtemps avant de retenter l’expérience (nous y reviendrons, promis) et à chaque fois que j’ai recommencé quelque chose, je n’ai jamais eu de regret. Je crois qu’une fois qu’on sauté dans le vide une fois, on sait qu’on ne craint pas grand chose à l’idée de recommencer (ou qu’on peut utiliser la force de l’élastique pour éventuellement repartir en arrière). Et pour être encore plus honnête avec vous, c’est, je crois, ces expériences qui me rendent le plus fière de moi. Je me dis que peu importe ce qui peut arriver, ces fois là, j’ai osé et j’y suis arrivée.

Cela me permet donc de rebondir sur la question suivante : « suis-je sur la bonne voie ?« … Dans les mauvais moments, lorsque que je ne vois rien au bout du tunnel et que le chemin est parsemé d’embuches (et croyez moi, ça peut m’arriver assez souvent…), je me dis que je me plante totalement de route. Le genre de crises de panique qui me font dire que je n’arriverai jamais nulle part, que la voie est sans issue et puis… je respire, je prends quelques minutes pour réfléchir (ou on m’aide à le faire, merci Isa ❤ ) et je relativise en me disant qu’il existe sûrement des milliers de voies possibles mais aucune n’est bouchée, aucune n’est sans danger, aucune n’a un parcours parfaitement droit et linéaire. Parfois, il suffit de continuer d’avancer, juste de quelques mètres, pour récupérer un parcours moins escarpé. D’autres fois, il est nécessaire de prendre du recul et d’observer le chemin parcouru pour se rendre compte que le charriot a continué d’avancer, même lorsque le parcours ressemblait plus à des montagnes russes qu’à une promenade de santé. Et puis d’autres fois encore, il faut se rappeler que ces voies sont reliées les unes aux autres et qu’il « suffit » peut-être d’un simple changement de cap pour en retrouver une qui nous convient mieux.
Alors… suis-je sur la bonne voie, je n’en sais rien, mais une chose est sûre : je continuerai d’avancer et de changer de cap si nécessaire, en suivant ma boussole intérieure et en jetant parfois un coup d’oeil dans le rétro, juste pour voir qu’en fait, peut importe le comment ou la destination, l’important reste le voyage.

Enfin, pour être honnête, les deux dernières questions, je ne me les pose plus. Ou du moins, plus de la même façon. Je ne me demande plus si je vais « réussir » ou non ma vie pour la simple et bonne raison que mes critères de réussite d’hier ne sont déjà plus tout à fait les mêmes qu’aujourd’hui (et donc sûrement très éloignés de ceux que j’aurai demain). Bien sûr, je me remets souvent en question, je m’autoflagelle en permanence sur le fait de ne pas être arrivée aujourd’hui à ce que j’estime être « la norme de la trentaine » et j’angoisse terriblement à l’idée de ne pas y parvenir un jour, si ce n’est rapidement, pour essayer de rattraper mon hypothétique « retard ». Cela étant, j’angoisse aussi de ne pas être « au niveau » de cette norme. Vous comprenez donc mon dilemme intérieur et que je n’ai pas de réponse à formuler de façon plus claire…

La seule chose dont je suis sûre maintenant c’est que les doutes existeront toujours : dès qu’il y aura un choix à faire, il y aura des doutes. Le risque zéro n’existe pas et n’existera jamais mais… n’est-ce pas là que se trouve l’intérêt de la vie ?
Ne sommes nous pas ici pour nous questionner, douter, oser, essayer, nous tromper, échouer, apprendre et rebondir ?

Et vous, quelles sont les questions qui vous taraudent ?
Comment avez-vous vécu le passage à la trentaine ?

A très vite !

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30 ans, prof' overbookée mais passionnée; de sport(s), de découverte(s), et bien d'autres encore, vous accueille dans son univers parfois décalé mais parfaitement ancré dans ses runnings ;)

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