Coucou tout le monde !
Me voilà de retour pour vous compter mes formidables aventures runnistiques. Autant vous le dire tout de suite, les nouvelles ne sont pas grandioses, donc ne vous attendez pas au résumé du siècle..!
Pourquoi le Semi de Paris ?
Il a quelques mois, plus exactement en avril dernier, j’étais devant le marathon de Paris qui était diffusé en direct à la télévision, et j’en avais la chair de poule. Une histoire de sensations étranges ressenties lors de grands exploits sportifs. Comme une sorte de fierté et/ou de respect face à la beauté de mon sport, de notre sport. Voir autant de coureurs réunis, bref j’étais en folie.
Tellement en folie que dès l’ouverture des inscriptions, quelques jours plus tard, je n’ai pas réfléchie trop longtemps avant d’acheter mon dossard…
Quel est le lien avec le semi me direz-vous, mais j’y viens.
Moment de folie passé, inscription terminée, je suis sur-motivée en me disant qu’avec un an d’avance, j’ai largement le temps de m’y préparer et que je ne ferai qu’une bouchée de ces quelques 42km.
Moi qui n’avais toujours pas franchi l’étape semi me voilà motivée pour le marathon ? La bonne blague… On n’est pas sérieux quand on a 17 ans disait Rimbaud, et bien on ne l’est pas plus à 22, je vous le dis !
Motivation oblige, j’envisageais de faire un semi dans la foulée, bah oui si on peut faire le double… C’est donc tout naturellement que j’ai choisi celui de Paris, dans la mesure où je savais qu’il aurait lieu juste un mois avant l’objectif principal, une sorte d’entrainement avec médaille à la clé..
Enfin, ça, c’est ce que j’espérais, mais maintenant vous vous doutez bien que si je vous raconte tout ça, c’est que rien ne s’est passé comme je l’avais prévu. Comme d’habitude.
La prépa ?
Mais quelle prépa ?! Ahah !! Je n’en ai pas suivi pour le semi réellement, puisque je suivais celui pour le marathon. Pour petite information, je m’étais attaqué au programme d’entrainement d’Asics qui était pas mal du tout, et assez facile à suivre. Enfin, si on a le temps..
Chose dont j’ai cruellement manqué dès le 1er janvier, entre les gardes, une gentille gastro, une douleur à la hanche et à la cheville persistante, un torticolis et la fatigue assommante, j’ai pu courir entre janvier et mars en tout et pour tout 4 fois. Maigre entrainement à qui prétend vouloir courir un marathon…
Le semi de Paris, kesaco ?
Aux parisiens et limitrophes, on ne le présente plus, mais si certain(e)s d’entre vous habitent plus loin, je vous explique rapidement de quoi il retourne.
Voici en image le parcours présenté sur le site officiel de la course.

Concernant le profil topographique (ça fait pro ! :p n’est ce pas Nicolas !), beaucoup de descentes sur les premiers kilomètres, du plat en milieu de parcours et un enchaînement de côtes et faux-plats sur le retour.
Ma course
Vendredi: Je suis allée récupérer mon kit de course après le travail, dans le froid. Objectivement, je trouve qu’il y avait une très bonne organisation. Entre le dépôt de mon certificat, le retrait de mon dossard et la récupération du tee-shirt, j’ai dû mettre 10 minutes à tout casser. Ce qui est vraiment un luxe malgré ce qu’on pourrait penser.

Samedi: J’ai le moral dans les baskets, la course m’obsède. J’avale à peine une petite assiette de pâtes tellement je suis stressée. J’essaye de me rassurer en me disant que j’ai presque déjà couru la distance en me forçant à penser aux 20km de Paris en octobre dernier >> Souvenirs.
Mais concrètement, dans mon cerveau il y a une distance énorme qui sépare un 20km d’un semi-marathon. C’est peut-être le mot « marathon » qui fait cet effet psychologique. Ou alors, peut-être que j’ai enfin retrouvé la raison et que je sais pertinemment que ça sera dur.
Je sais que je ne suis pas prête physiquement, et mon mental n’est pas du tout à la hauteur. J’en viens même à me dire que ça m’arrangerais franchement que la course soit annulée pour mauvaises conditions climatiques, c’est pour dire…
C’est comme si toute la fatigue accumulée avait décidée de s’abattre d’un seul coup.
Je prépare quand même mes affaires pour demain, un peu perdue par le temps et les températures assez changeantes ces derniers jours..

Dimanche: 6h, le réveil sonne. Pas le temps de traîner, j’avale un thé, une tartine de confiture, un fruit, je sors mes chiens et go, baskets déjà enfilées et direction la gare.
Je rate mon train et m’endors dans le suivant, heureusement que je vais jusqu’au terminus !
Dans le métro, je fais la connaissance de Djamila qui est au moins aussi stressée que moi, on sympathise et puisque nous sommes dans le même SAS (2h), ne nous quittons pas jusqu’au départ.
Premier semi, et aussi première fois que j’utilise les consignes sur une course, j’aime bien partir sans rien mais avec le froid, c’est impossible ! Pour une première, je en suis pas déçue, tout est bien organisé, enfin une fois qu’on a comprit le système ;).
Nous rejoignons notre SAS, qui est déjà bien rempli. Départ annoncé à 10h10, mais effectué réellement vers 20/25, rien de bien dramatique.
Avant de s’élancer, j’apprends que les premiers ont déjà franchis la ligne d’arrivée, en 1h01. Bravo à eux, maintenant je sais que je peux prendre tout mon temps, la première place est déjà prise :p (bah quoi, on a le droit de rêver non ?! 😉 ).
Pour Djamila et moi, le départ s’annonce enfin.
On court ensembles, à un rythme très cardio sur les 3 premiers kilomètres, puis je la quitte, ne se sentant pas très bien, elle préfère marcher.
Les kilomètres s’enchainent sans trop de problèmes au départ, des descentes, du plat, il ne fait pas trop chaud, j’accélère un peu.
Niveau cardio et respiration, tout est « OK », mais je ressens une gêne à la hanche gauche. J’avais déjà eu ça aux 20km de Paris, ainsi qu’à ma dernière sortie.. Instinctivement, je me dis que ça sent le sapin, et que finalement ça sera peut-être comme je le pressentais: difficile.
Premier ravitaillement, je ralentie, attrape une bouteille, un bout de banane (c’est dur à avaler une banane avec la gorge sèche…) et je repars.
Arrivée au 8ème kilomètre, on tourne et cela annonce le retour. Je revois mentalement défilé le parcours que j’avais examiner sur le village deux jours plus tôt. Mon dieu, ça va être long.
Vers le 11ème kilomètre, il commence à faire chaud, je lutte et garde mon haut doublé polaire (oui oui, il faisait quand même super froid au départ…).
Les gens nous encouragent, d’autres coupent la route, les enfants crient et nous tendent les mains, je « give-them-five » quelques-uns qui me retournent des « vas-y Mariiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !!!!!!! ».
C’est dingue, ça me surprendra toujours toutes ces personnes super encourageantes qu’on a la chance de croiser sur les courses. Avant de me mettre au running, je ne me serais jamais levé un dimanche matin si tôt pour aller encourager des gens que je ne connais pas. (Même si je sais que la plupart sont là parce qu’ils connaissent des participants.)
Bon vous l’aurez compris, je suis très sensible à ce genre de choses, ça me touche vraiment et ça me motive toujours.
On passe le deuxième ravitaillement, j’ai toujours ma bouteille d’eau du premier ravitaillement (psychologiquement, elle me détend, physiquement, elle me permet de m’hydrater régulièrement), alors je me concentre sur les morceaux d’orange, parce que mine de rien, sur une course, y a que ça que je trouve vraiment bon, sucré et utile. Enfin pour moi, l’orange, c’est le ravitaillement idéal, et je me concentre sur ça à chaque fois.
J’ai bien mangé (façon de parler hein évidemment ! 😉 ), j’avale de travers, manque de m’étouffer —> point de côté ! Yeah super ! J’avais pas assez de ma hanche boiteuse..
« Serres les fesses, pinces le côté, respires profondément », entre nous, si ça a déjà fonctionné pour quelqu’un qu’il se manifeste maintenant ou se taise à jamais !
Foutaise tout ça !
13ème kilomètre, la moitié est passée, mais pas le plus dur. Ma hanche fait des siennes et ne répond plus trop comme je le voudrais, j’ai l’impression de ne plus arriver à amortir mon pas, ma foulée devient raide et je commence à avoir sérieusement mal. Je serre les dents, de toute façon, je n’ai pas le choix : ce que je commence, je le termine. Un point c’est tout.
On aborde le 14ème kilomètre et avec lui arrivent montées et faux-plats. Enfin surtout une montée pour le moment. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette côte ne me fait rien. Enfin elle ne me casse pas les jambes, comme je peux le voir sur la moitié des coureurs dans mon champ de vision. Mes jambes, je les ai déjà perdu 1000 mètres plus tôt…
Je peste contre moi-même. Ce genre de chose doit être réglé en amont d’une course, j’avais eu mal, j’ai eu mal dernièrement et je n’ai rien fait. J’ai attendu sagement que ça passe, sans chercher à savoir quel était le problème. Résultat ? Je me retrouve à devoir m’étirer sur le bas-côté.
Je vous épargne mes jérémiades des 5 kilomètres suivants. (Ne me remerciez pas, moi aussi ça m’arrange hihi !)
Après une énième côte et une interminable ligne droite, on aborde le 19ème kilomètre (Plus que deux ! Alléluia !). Presque la fin, la libération :p
Je repère quelques panneaux qui auront eu l’audace de me faire rire à un moment de craquage : « Souris, c’est toi qui a payé pour être là », « A cet instant, tu as déjà perdu 3 kilos », « Tout ça pour une banane ».
Oui, j’ai ris, et je ris encore, c’est pour dire !
Un rond-point (sérieux les mecs ?!), et une arche à l’horizon, je regarde ma montre avec un soupçon d’espoir. Et non ! Ce n’est que le 20ème kilomètre…
Tout le long de cette ligne droite je croise des finishers avec leur pancho bleu turquoise et leur belle médaille autour du cou (Ils me narguent ou bien ?! :o). Certains nous crient d’aller plus vite. D’autres nous disent que c’est bientôt fini, on y est presque, et aussi incroyable que cela puisse paraître (ou pas), ils ont raison. On y est, je la vois, j’entends le Speaker et la musique, les cris et les applaudissements de la foule. Certains accélèrent, d’autres craquent. Je suis les premiers, les hanches ne sont pas très stables, mais qu’importe, c’est la fin.
Je dois tenir encore 300 mètres, et je le fais.
Je franchis la ligne d’arrivée, épuisée, le regard vide tel un merlan frit (N’essayez pas de me rassurer, j’ai vu les vidéos…. !), mais
je suis FINISHER !
On marche un temps interminable pour recevoir le pancho (1er cadeau), puis la médaille (2ème cadeau), et enfin le ravitaillement (le Graal).
Je suis désorientée, je n’ai qu’une envie : boire, manger, récupérer mes affaires, rentrer.

Un « medailfie » et direction le Brunch. Vous me connaissez maintenant, c’est devenu mon rituel préféré et encore plus aujourd’hui ! 😉
Désolée pour ce « résumé » qui est long comme une encyclopédie, promis je m’arrête là ! 😉
Et vous, avez-vous participez au Fitbit Semi de Paris 2016 ? Une autre édition ? Avez-vous déjà couru un semi-marathon ? Votre ressenti ?
PS : Merci Doudou x8 ❤
Génial … j’ai adoré te lire ❤ (sachant que pour moi aussi, c'était mon 1er semi et que je me suis beaucoup reconnue dans ce que tu as écrit). Je t'ai mis d'ailleurs un commentaire sur ton post Facebook … Félicitations en tout cas autant pour ta course que pour ce super compte-rendu que j'aurais pu écrire tant tes commentaires sont justes (mais je n'ai malheureusement pas ta plume ! 😉
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Merci beaucoup ! Ça me fait d’autant plus plaisir d’écrire ! 😀
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